La journée venait de se terminer. Un joli samedi ensoleillé qui fait plaisir.
Le matin j’étais partie faire un tour le long de la plage. Je ne suis pas fan du sable qui colle sur la peau et des cheveux mouillés agressés par le soleil. En revanche j’aime bien entendre le bruit de la mer et des vagues. Je trouve ça vraiment très reposant.

J’étais partie dans un coin reculé de la plage, où il n’y avait pas grand monde. J’ai dû passer deux bonnes heures assise devant la mer à rien faire et à me perdre dans mes pensées.
En ce moment je n’arrivais pas à me mettre en mode off. Je suis venue ici pour faire une pause dans ma carrière de chanteuse. Une pause physique mais surtout mentale. Le succès m’avait monté à la tête et m’avait épuisé. Mes parents m’avaient envoyé ici pour mon bien et je les avais écoutés. On écoute toujours ses parents peu importe son âge.


Ça faisait un mois que j’étais là. Je n’avais pas rencontré beaucoup de personnes. En règle générale, je me faisais discrète. Etre une ancienne célébrité n’est pas toujours positif.
On me reconnaissait et j’avais pas envie. Je voulais vraiment tenter d’avoir une vie normale.
Alors je m'excluais un peu de la ville. Quand je serai prête je referai surface.

Puis j’avais eu la chance de faire la rencontre de ma voisine et ça a de suite matché entre nous. Elle s’en fiche de qui j’étais avant ou de mes problèmes mentaux. Et on a vite accroché elle et moi. D’ailleurs, ce soir elle devait passer pour une petite soirée fille tranquille.

Il était loin le temps où j’allais dans des bars huppés. Mais ça reviendra surement.

A 18h00 j’étais chez moi, douchée, et prête à accueillir ma voisine. On avait rin prévu de folichon. Des pop-corn, à boire, un petit film et surtout discuter et rigoler entre nous. Ca fait tellement de bien une relation amicale honnête, simple et positive.

C’est à 18h30 que j’ai entendu ma porte sonnée. Elle était là.
J’ai alors crié.

- Entre c’est ouvert !

On habite toutes les deux dans une résidence ultra sécurisée. Pas besoin de verrouiller nos portes ici.

Elle était bien évidement venue les mains remplies et je lui ai arraché  la bouffe de ses mains. Oui j’ai un très gros problème avec la bouffe, je suis capable de manger des heures sans m’arrêter.

- Mais qu’est-ce que tu as bien fais. Si t’avais rien pris je t’aurai mis dehors.

Puis j’ai rigolé. En fait je le pensais à moitié. Je pense que j’aurai vraiment été capable de lui dire d’aller commander des pizzas si elle était venue sans rien.
Je l’ai invité à rentrer et se poser dans le salon. C’est mon endroit préféré de la maison. Il faut dire que l’écran géant en plein milieu de mon mur, ça aide à aimer ce lieu.

- Viens et met toi à l’aise.

Il n’y avait pas de chichis avec moi. J’ai beau être une pop star en plein milieu d’une pause de sa carrière, je mange avec les mains, je m’allonge sur le canapé et je mange sur la table basse.
Pas de domestique ici. Je veux avoir une vie normale. C’est un peu la raison de ma présence sur cette île d’ailleurs.

- Bon ! Quoi de neuf Marisa ? Je veux tout savoir:) Le boulot se passe bien ?

On était bien installé dans le salon, prête pour cette soirée fille. Nous aurions pu sortir dehors faire la fête, la tournée des bars, boire jusqu’à ne plus en pouvoir, draguer et rentrer accompagnées. Mais une soirée posée chez moi autour d’un petit film, au calme et avec de quoi manger, c’était tout ce que je voulais.

J’avais rigolé quand elle m’a dit qu’elle était la meilleure des voisines. Mais elle a totalement raison. On habite dans la même résidence, on croise souvent les voisins, on dit bonjour de loin. Mais on ne discute pas réellement. Marisa est la seule avec qui j’ai eu l’occasion de parler et donc d’inviter chez moi.

- Et non, pas de monsieur Roxy pour l’instant. Je veux reprendre ma vie en main avant de me tourner vers une relation.

Puis en même temps je connais pas vraiment ça. En raison de mon ancien métier, je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’avoir de vraies relations stables.

- Et toi ? Une madame ou un monsieur Grant ? Parce que si c’est le cas j’exige d’être demoiselle d’honneur.

J'ai haussé les épaules lorsqu'elle m'a dit que j'avais surement pleins de prétendants. Elle a pas tord, j'en ai pleins. Surtout en raison de ma célébrité.

Mais ici je veux redevenir une inconnue. Je ne sors pas souvent, je ne rencontre pas beaucoup de personnes alors la liste de mes prétendants s'était très vite épuisée. Et ça me convenait très bien.

- Je suis bien célibataire.

Dis-je avec un sourire parce que je le pensais vraiment.

- Et tu as bien raison. On a pas besoin de quelqu'un dans notre vie. Tant qu'on est bien nous mêmes, qu'on a des amis et que notre vie nous plait c'est le principal.